Texte - La douceur...
Oui
il en a bien besoin de douceur ce monde… pensait-il, doucement
bercer par les vagues d’une mer calme et profonde, une douce brise
marine lui fouettant son visage blême défait par le temps.
Une
brise sans doute venue de pays lointains. Là-bas de l’autre côté
du monde, où rien n’est plus pareil mais où lui resterait le
même, où qu’il soit, pour son propre désespoir.
Comment
aurait-il pu changer? Lui, l’égoïste humain qui n’avait jamais
pensé qu’à lui.
Son
esprit ne pouvait être changé qu’avec l’aide des autres, leurs
échanges et leurs connaissances l’aurait fait évoluer, tout comme
eux il les aurait fait progresser.
Malheureusement
son estime de lui n’avait jamais pu lui permettre d’aller vers
les autres en amis, il les haïssait et ne savais même pas pour
quelles raisons.
La
douceur du monde… pourquoi n’y avait-il jamais eu accès ?
Quelles étaient les motivations de ce Dieu invisible en lequel il
avait cru toute sa vie ? Aurait-il loupé quelque chose ou
simplement était-ce sa mégalomanie qui l’avait puni ?
Oh
oui il aurait aimé en profiter de cette douceur.
Les
doux champs de blé envahi par le soleil durant une douce journée
d’été, allongé dans ce refuge parfait et étrain par ce don
vivant et nourrissant dont on faisait le pain. Seul avec cette nature
respirant l’oxygène dont il se repaissait et lui livrant une
énergie que jamais il n’aurait pu trouver en d’autres êtres
vivants.
Ou
profitant d’une nuit d’été orageuse, assis sous l’avant toit
de sa demeure et écoutant les gouttes de pluies s’écraser
doucement sur le sol humide, déjà remplit de la force des éclairs.
Ses éclairs si énergisants, inondant d’un champ électrique l’air
et magnétisant son esprit tout entier. Le rendant presque Dieu par
instants, de tous petits instants lui procurant un bonheur infini,
tel que l’amour s’en charge en général.
Et
les femmes pensa-t-il. Sachant, et elles seules, emplir le cœur d’un
homme. Le rassurer pour qu’il soit à même de livrer ses
batailles, l’imprégnant d’un sentiment de bien être que
personne ne saurait démanteler. Le rendant invincible au travers de
leurs paroles et de leurs caresses qui sauraient panser toutes les
blessures, aussi profondes et douloureuses quelles soient.
Cet
amour essentiel, cet échange unique rendu possible, que seule une
femme peut nous permettre de créer, nous permettant enfin de nous
sentir nous-mêmes. Activant notre cœur dans le but d’aimer et de
construire quelque chose nous dépassant de loin elles et nous.
L’enfant
que l’on éduque avec amour, en le protégeant chaque instants tout
en le laissant libre de créer son chemin propre. Ce bonheur
d’apprendre à quelqu’un qui nous comprend peut-être mieux que
nous-mêmes, ce que nous avons appris durant toute notre vie. Créant
ainsi une continuité à notre âme, un chemin d’éternité qui ne
deviendra que plus fort, plus parfait avec le temps.
Toute
cette douceur il ne l’aurait jamais, lui. Il n’était peut-être
pas là pour cela après tout.
Les
hommes lui semblaient idiots. N’est-il pas vrai que l’humain à
peur d’une chose par-dessus tout. Il a peur de souffrir.
Il
ne se rend pas compte que sa souffrance fait partie de lui, qu’elle
est unique à chacun et que pour cela elle lui est essentielle.
L’amour, la haine, le dédain, tout fait souffrir en définitive.
L’important et de savoir que la peur est notre pire ennemie,
qu’elle nous oblige à ne pas nous exprimer, ne pas échanger avec
les autres, dire ce que nous ressentons juste pour ne pas souffrir.
L’humain
est ainsi fait qu’il est tellement conscient d’exister, qu’il
ne se sent pas vivre.
Ses
yeux livides sondant l’immensité de cet océan tellement inconnu
des hommes, mais qu’il était sûr, lui, d’en comprendre les
moindres idées s’y agitant, il restait là, assis sur sa barque
sans bouger.
Le
temps passait, et rien ne changeait... jamais…
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