Texte/Article - Une simple lettre à Helena Noguerra
Il y a une petite vingtaine
d’années j’avais écrit une lettre à Helena Noguerra, sœur de la célèbre et
cultissime Lio, mais non moins talentueuse.
J’étais jeune à cette époque, dans les dix-huit ans,
et bien entendu comme tous les jeunes hommes de cet âge j’étais rempli de rêves
fous. L’un de ces rêves était de pouvoir prendre un contact, ne serait-ce que
lointain, avec une fille que je regardai à l’époque quotidiennement sur
M6 dans les clips du matin puis ensuite dans Plus vite que la musique, et dont,
c’est idiot à présent je le sais, j’avais cru tomber amoureux.
Tout était parti d’un flash entre amis, parce qu’en ces temps là on
était super branchés ‘flash de malade’, comme la fois où l’on était rentrés à
pieds depuis Sonceboz en escaladant la montagne en plein hiver, mais je le
raconterai une autre fois ce flash là.
Avec mon pote de l’époque, que j’ai malheureusement perdu de vue à
présent, nous nous étions appliqués pour rédiger cette lettre. Cela ne devait
pas être une lettre d’amour, ni non plus une lettre d’attente de quoi que ce
soit. Plutôt une lettre simple, créant un petit échange convivial qui aurait
peut-être illuminé nos vies.
Une fois cette lettre rédigée, dont je n’ai malheureusement fait aucune
copie, nous avions recherché sur internet et ses forums de l’époque, l’adresse
de la belle.
Nous avions trouvés sans trop de difficultés, mais néanmoins après de
longs moments passés à attendre des réponses : il faut dire qu’en ce temps
là les forums du net n’étaient vraiment pas pleins de monde comme dans les
temps modernes que nous vivons.
Nous avions ensuite
signé la lettre et l’avions postée au courrier du matin, tout guillerets.
Nous étions tout
émoustillés à l’idée d’une réponse. Nous imaginions quels mots cet ange inaccessible
à nos yeux allait trouver pour nous. Ce serait sans aucun doute des mots d’une
autre dimension, d’un autre espace, dont nous n’avions aucune idée qu’ils
puissent exister.
Chaque ligne de cette ode
résonnerait comme des clairons divins, nous galvanisant à chaque mot et nous
emplissant de curiosité quant à la suite de cette douce lecture.
Puis le temps à passé. Nous
n’en avons plus parlé avec mon ami, mais moi, je n’ai jamais oublié.
Bien sûr, comment aurais-je
pu en vouloir à un ange, moi qui n’était qu’un pauvre mortel inconnu, sans
aucun avenir loin sans faut.
Malgré tout, cela à été
l’une des premières fois où mon cœur à saigné, une première brèche dans ce cœur
qui en connaitrait encore bien d’autres, tout au long de sa vie. Je n’avais
jamais été rejeté jusqu’alors, et donc ne savais pas ce que l’on ressentait
dans cet état.
J’ai appris beaucoup
cette fois là. J’ai enfin su pourquoi la vie n’était pas un long fleuve
tranquille.
Je dois à Helena, si je
puis l’appeler ainsi, une remise fracassante sur terre, qui m’a apporté
beaucoup. J’étais à présent plus en phase avec ce monde, bien moins naïf et
malheureusement, un peu plus amer également.
Alors pour tout cela je
tiens à te le dire, si tu permets que l’on se tutoie, je te le dois : un
grand MERCI à toi belle Helena.
C’est drôle ce que l’on
peut gagner avec une simple lettre à une fille sublime et sans aucun doute
subtile restées sans réponse… toutes les deux.
Gabriel
Cerbèro / 2014
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