Texte – Texte Noir



Introduction
Je reprends ici quelques textes écrit de ma main en 1999. J’ai modifié quelques petites tournures qui, à l’époque, me semblaient justes mais qui à présent me semble dépassées.
J’ai tenté de rester le plus proche possible des écrits d0il y a quinze ans et pense y être parvenu, sans trop trancher dans le vif.
Bonne lecture.


Imaginez-vous dans votre appartement, seul dans le salon et assit sur votre fauteuil devant la télévision vous montrant un splendide match de football. Vous adorez le football.
Votre femme devrait rentrer bientôt de sa réunion d'anciens élèves où elle aura sans doute passé une bonne soirée en revoyant ses anciens amis. Vous regardez la chambre de vos enfants, la porte est fermée et vous pensez avec bonheur qu'ils font sans doute des rêves merveilleux. Vous pensez que demain, puisque c'est samedi, vous les emmènerez voir les oiseaux sur le bord du lac, ils adorent ca. Quelle belle journée ce sera demain et quelle belle soirée vous passez, à vous détendre devant un bon match de football avec une petite bière dans votre main gauche et un paquet de chips sur vos genoux. Cela ne vous est pas arrivé depuis longtemps de passer une soirée de relaxation comme celle là.
Vous détendez totalement votre corps, bien au chaud dans votre fauteuil préféré. Votre esprit est totalement calme à présent, vos yeux ne voient bientôt plus rien bien qu'ils soient toujours ouverts, ils restent fixé sur un des tableau accroché au mur en face de vous. Vous ne pensez à rien, simplement heureux d'être là en cet instant et de pouvoir enfin savourer le bonheur total, le calme de cette douce nuit.
Vous repensez à votre vie, elle était et reste merveilleuse. Vos amis vous sont très chers, ils savent vous comprendre et vous aidez dans les passes difficiles que vous avez toutes surmontées tant bien que mal. Heureusement que tous étaient là dans ces moments, sinon, certainement auriez-vous plongé dans la folie ou la dépression. Peut-être que dimanche vous téléphonerez à quelques-uns d'entre eux pour prendre de leurs nouvelles, rigolez et passez quelques moments que eux seuls peuvent vous faire passez parce que vous les aimez profondément. Tous ont leurs petits défauts et leurs petites manies mais ce sont vos amis et pour rien au monde vous ne les échangeriez contre d'autres même meilleurs, car eux étaient là et vous ont acceptez.
Quelle belle nuit pensez-vous en regardant par la fenêtre.
Les étoiles brillent comme jamais encore dans le ciel, une légère brise que vous entendez avec peine souffle, faisant lentement osciller les arbres de votre jardin et le lampadaire de la rue dans un mouvement harmonieux semblant être réglé avec précision par on ne sait quel main divine.
Une voiture passe dans la rue et vous pensez que c'est votre femme qui rentre enfin, elle vous manquait déjà bien que cela ne fasse que quelques heures qu'elle s'était absentée. Votre bonheur total s'estompe quelque peu quand vous voyez la voiture continuer tout droit sans s'arrêter. Ce n'était pas elle mais elle arrivera bientôt pensez-vous.
Le match de football est terminé maintenant, vous ne vous en étiez même pas aperçu. Peu importe, vous êtes bien.
Vous regardez votre bouteille de bière et la portez à votre bouche. Vous gouttez toute la saveur de ce fluide. Comme il coule dans votre gorge vous vous dites que c'est la meilleure bière que j'avais vous n'avez bu.

Le goût de bière s'estompe peu à peu, il est remplacé par un goût amer, celui d'un médicament. Il devient finalement un goût d'huile de foie de morue et vous écartez la bouteille de votre bouche avec un profond dégoût puis crachez le restant de ce breuvage sur le sol. Cette bière était bonne pourtant. Vous regardez la bouteille espérant trouver la date de conservation sur l'étiquette mais ce n'est plus une bouteille de bière que vous tenez dans votre main. C'est une bouteille en plastique brun fumé, avec une étiquette où s'inscrit un mot que vous ne pensez jamais avoir vu auparavant, ‘’Prozac’’. A côté de ce nom se trouve un petit texte, "à prendre trois fois par jour".
Finalement vous relevez la tête. Plus de tableaux accrochés au mur. Plus de télévision non plus, seulement la chaise sur laquelle vous êtes assis, au beau milieu d'une petite pièce vide.
Le goût amer du Prozac reste encore comme ancré dans votre bouche. Impossible de le faire disparaître malgré tout vos cracha.
Dehors, au travers des barreaux de votre petite fenêtre vous voyez que le vent souffle intensément, un arbre tombe avec grand fracas sur un des cabanons que les gardes utilisent pour se protéger du vent et de la pluie. Des gens crient au loin et vous ne pouvez percevoir ce qu’ils disent à cause du bruit du vent et de la pluie tombant sur les toits de tôle alentours.
Vous revenez vous asseoir sur votre chaise. Vous laissez doucement tomber la bouteille de plastique sur le sol de pierre froid et humide de votre geôle, ou plutôt devrais-je dire de votre chambre de repos. Vous vous recroquevillez sur vous même et prenez votre tête dans vos mains. Vous frottez votre tête avec vigueur, essayant de séparer le vrai du faux, la réalité du rêve mais vous n’y arrivez pas, vous n’y arriverez plus jamais.
Vous sanglotez doucement, le froid ampli à nouveau votre corps et vous recommencez à trembler. Froid ou peur vous ne pouvez le contrôler, dehors, des gens crient toujours...

Repris /14 G.Cerbero

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